Le Body-Mind Centering®

Qu’est ce que Le Body-Mind Centering® ?

 

Le Body-Mind Centering® est une approche d’éducation somatique (soma = le corps vivant) fondée par Bonnie Bainbridge Cohen. Danseuse, chercheuse en mouvement, ergothérapeute et analyste du mouvement (Laban), elle propose de rencontrer le corps à partir de l’anatomie et du développement moteur du nourrisson.

L’écoute des sensations au temps présent, l’étude à partir des livres et de l’observation sont les ingrédients majeurs de ce travail. Ses outils sont la paroles, le mouvement, le toucher et l’imaginaire.

Le Body-Mind Centering®s’inscrit dans le champs des pratiques somatiques. On y retrouve notamment l’approche Feldenkreis® ou la technique Alexander. Toutes ces approches sont orientées vers la perception à partir du corps senti, vécu de l’intérieur. Elles ont toutes une vertu pédagogique de transformation vers le mieux – être. en cela on peut dire qu’elles on trait à la santé. Le BMC®n’est pas une thérapie en soi mais bien un processus d’apprentissage.

Dans la transmission du BMC®, une place importante est donnée à l’étude expérientielle de l’anatomie et de la physiologie humaine, à travers les différents systèmes et tissus du corps, et à l’exploration du processus de développement de l’enfant.

La recherche est expérimentale et l’expérience de chacun-e est au cœur du processus. Les moyens et supports d’exploration sont le mouvement, le toucher, la voix et la respiration, la somatisation, l’imagination…

La pratique vise à intégrer de nouvelles organisations du corps dans ses dynamiques et dans sa posture, à éveiller la présence à soi-même et aux autres.

Elle facilite la créativité du geste, la diversité de nos choix. Elle offre par l’exploration et l’incorporation de nouvelles possibilités d’être et d’agir dans le monde.


Les systèmes du corps, les tissus et les cellules

L’apprentissage avec le Body-Mind Centering® développe une approche par l’expérience et l’expérimentation, où chaque système du corps est abordé, notamment à travers le mouvement, le toucher, l’anatomie et la physiologie, la voix, les échanges avec les autres étudiants.

Le squelette, les ligaments, les muscles, le système nerveux, les différents organes, les glandes endocrines, les liquides, la graisse, les fascias, la peau, les organes de la perception… sont étudiés et explorés.

Chaque système du corps est formé par des tissus, eux-mêmes formés par des cellules qui vivent et se développent. Par la pratique, nous apprenons à différencier et à initier spécifiquement le mouvement à partir de chaque système, chaque tissu de notre corps.
Nous dirigeons notre attention vers une région spécifique du corps, et nous remarquons ce que nous sentons, la manière dont nous bougeons lorsque notre attention est à cet endroit. Nous partageons et collectons nos expériences. Cela enrichit notre base de données personnelle et celle de tout le travail sur la nature de chaque système et la manière dont il s’exprime et soutient le corps et l’esprit. La connaissance empirique de cette approche fonde cette connaissance de soi et de l’autre que cultive le BMC®.

Le processus d’incorporation, embodiement en anglais, est au cœur de l’approche du BMC®. Il s’agit d’une expérience directe, où l’expérience, la connaissance et la conscience sont issues des cellules et des tissus eux-mêmes.

La visualisation et la somatisation peuvent constituer des étapes vers l’incorporation :

  • La visualisation est le processus par lequel nous prenons conscience d’une partie du corps à partir de l’étude d’images, de textes, de livres d’anatomie.
  • La somatisation est l’exploration qui nous permet de prendre conscience des sensations, des ressentis et des perceptions qui émergent de cette partie du corps.

Par cette expérience somatique directe, nous découvrons que les systèmes du corps, les tissus, les cellules ont chacun des qualités de sensation et de conscience propres, que nous nommons « l’esprit » du tissu, mind.

Nous découvrons que l’esprit de chaque système du corps est unique. Le système squelettique par exemple reflète la clarté et la forme. Il est l’architecture ou la structure de notre corps qui distribue notre poids sur la terre. Les organes sont plus reliés à nos émotions, à ce que nous portons en nous, aux histoires de nos vies, à la manière dont nous digérons les choses, à nos rythmes et modes de vie. Les muscles expriment notre vitalité et notre puissance. Le système endocrinien sous-tend notre intuition et s’exprime dans nos moments forts, archétypaux, ainsi que dans la régulation de tout notre corps, etc.
A travers l’exploration des systèmes, nous nous apercevons que nous avons chacun des manières préférées de nous organiser et de nous exprimer. Cette voie est notre force, qui peut devenir aussi parfois notre fragilité si elle est trop sollicitée. Lorsqu’un système est trop stimulé, ou déséquilibré, il peut devenir l’origine d’une blessure, d’une maladie, et/ou d’une détresse émotionnelle et psychologique.
Le BMC cultive la conscience de tous les systèmes ainsi que de leurs interrelations ; nous réveillons en nous les systèmes qui s’expriment moins, qui deviennent le soutien de ceux qui s’expriment plus.


Les schèmes de développement

L’étude du développement ontogénétique et des mouvements de développement, est un des aspects essentiels de l’approche du BMC®.
Elle permet aux praticiens, aux adultes avertis, d’accompagner les enfants dans leurs premières années de vie, et peut accompagner chaque adulte tout au long de sa vie.
Depuis la conception jusqu’à la naissance et jusqu’à la marche, nous nous développons à travers l’expression de schèmes de mouvement qui se succèdent, se chevauchent et soutiennent notre organisation et l’évolution globale de notre développement.
Ce travail a été élaboré par Bonnie Bainbridge Cohen, à partir notamment de sa collaboration avec Berta et Karel Bobath dans les années soixante qui, respectivement physiothérapeute et neurologue, travaillaient en Angleterre auprès d’enfants atteints d’infirmité motrice cérébrale (IMC).

Dans un dialogue entre la flexion et l’extension, le pousser et l’atteindre, les étapes de développement s’intègrent progressivement pour soutenir l’intentionnalité, le plaisir et la communication du mouvement à travers l’espace, l’intégration du corps, des émotions, du langage et de la pensée.
L’exploration du développement inclut les réflexes primitifs, les réactions de redressement et les réponses d’équilibration.
Ce bagage de mouvements premiers compose « l’alphabet » de nos mouvements. Ils se combinent en séquences pour former les « mots » de notre mouvement, que nous appelons les schèmes neurocellulaires fondamentaux.
Ensemble, les réflexes et les schèmes sous-tendent le mouvement volontaire et établissent une base pour nos possibilités et nos choix physiques, émotionnels et cognitifs.
L’interruption du processus naturel de développement ontogénétique peut avoir différentes origines : une cause congénitale ou neurologique, un traumatisme…mais aussi l’absence d’informations sur la nécessité de tenir les bébés ‘en boule’ pendant les trois premiers mois de leur vie, la peur de les poser au sol afin qu’ils puissent bouger par eux-mêmes, ou la tendance à vouloir accélérer leur développement moteur.
Quelle que soit la cause, une interruption du processus de développement se traduit par l’absence, ou le développement partiel d’un schème, et génère souvent des schémas de survie et de rigidité, qui se manifestent dans nos vies d’adulte comme des limites dans nos capacités à faire des choix.
Cependant les voies de notre système nerveux qui régissent les schèmes neurocellulaires fondamentaux ne sont pas détruites et peuvent être réveillées par le mouvement.

Revisiter les schèmes de mouvement éveille cette connaissance intrinsèque de notre corps. L’exploration et l’intégration des aspects et des liens manquants de notre développement peuvent amener l’esprit à devenir plus flexible, à relâcher ses schémas habituels.
Il en découle plus d’aisance dans nos relations, notre expression et des interactions plus libres avec l’environnement.


Le toucher et la réorganisation somatique

La qualité du toucher en BMC est basée sur la présence cellulaire et sur la compréhension expérientielle de la vibration et de la résonance.
Chaque tissu de notre corps a une vibration ou qualité qui lui est propre. En portant notre attention sur un tissu ou sur un groupe de cellules spécifiques, en ressentant sa vibration dans notre propre corps et en initiant le mouvement dans cette région, nous pouvons rencontrer l’autre dans ce même tissu.
Le toucher permet d’abord de prendre conscience d’une région du corps. Il facilite le ressenti et l’éveil des perceptions liées à cette région par la rencontre et l’appréciation de son tonus, de ses mouvements et de sa qualité propre.

Ce sont cette rencontre et cette prise de conscience du corps vécu qui ouvrent la voie à une réorganisation somatique ; c’est alors la possibilité pour les tissus et la personne dans son ensemble de faire de nouveaux choix, d’explorer de nouvelles possibilités de mouvement, de nouvelles sensations, de vivre plus de détente ou de circulation, d’aller vers un nouvel équilibre.
Le toucher devient ainsi dialogue ; il peut inviter au mouvement dans l’espace, accompagner, proposer et soutenir la vitalité du corps et la personne dans sa globalité.

Le toucher est un mode fondamental de communication et de mise en relation en BMC, autant dans le travail collectif qu’en séance individuelle.

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